L'oiseau annonciateur

 

Si discret, bien sûr.
Entre l’air et l’eau, rien ne sert d’essayer par exemple de crisser car il n’y a pas de place ni pour ça ni pour autre chose. Et pour entrer en Algorie il faut être un peu oiseau, oui.

Il sait plus que nous l’oiseau car il n’y a pas à dire : la vision !
Il m’apprend à regarder en grand, par en-haut. Voir du dessus. Alors, j’essaie de faire comme lui en baissant le menton sur ma poitrine, et c’est d’abord pour regarder en moi, au plus profond de moi. En moi.

Il vole ou il nage ou c’est l’image qui fait converger les deux mouvements. Nous voilà dans la dimension d’Algorie, et l’oiseau on ne devine pas sa taille, la taille de tout le reste non plus. S’il s’envole il emporte le monde, s’il nage il le visite avec grande curiosité. Ou encore il plane visant le centre de cette arène cernant un tumulte ; arène sans sièges ni spectateurs : le Nid d’un Jeu nouveau.

Je ne sais ce qui fait le gris, ce qui dessine le monde d’Algorie ? Peut-être ce sont ses hippocampes, ses îles et ses tortues ? Je ne sais pas ce qui fait la différence, la division, la déchirure si impeccable entre la plume et l’écaille, le sable et le rocher. Je ne sais pas ce qui avance, ce qui devance. Et la sirène qu’un lutin attrape ? Voyez ?
Comment se retrouver au bout du conte ?

Mais ça n’a pas d’importance de savoir dans la liberté présente d’Algorie.